Tout d'abord cette "inattendue" cassette vidéo où on la voit demander l'aide du député Didier Julia. Tout le monde, à commencer par l'interessé, est d'accord pour dire que ce message a été imposé à F.Aubenas. Puis le gouvernement français demande à Julia de se tenir à disposition, alors même que le 29 décembre était ouverte une information judiciaire le visant, ses collaborateurs Philippe Brett et Philippe Evanno étant mis en examen pour "intelligence avec une puissance ou une organisation étrangère (...) de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation". En échange, Julia demande à l'Etat de relacher ses collaborateurs...

Maintenant amusons-nous à extrapoler:

N'est-ce pas un peu paradoxal d'envisager de faire appel à un homme soupçonné d'intelligence avec une puissance étrangère? Non, Julia est un fusible. Sa cavalcade médiatisée a surement été autorisé par le gouvernement, voir même par l'Elysée qui, comme pour toute opération de ce genre, nie son implication dans celles qui n'ont pas fonctionné.
L'appel de Aubenas ne serait-il pas un camouflet tentant, par on se sait quelles manipulations, à recrédibiliser Julia? En effet, si des terroristes demande sa participation dans d'éventuelles négociations, alors c'est que son réseau n'est peut-être pas si mauvais et que son opération de l'an passé aurait pu réussir. Plus terre-à-terre: et si Julia lors d'un éventuel procès mettait à jour une collaboration claire de l'Etat dans son opération, comme il l'a toujours dit?

Aujourd'hui, on parle d'une implication Syrienne dans une opération de manipulation de la diplomatie française pour riposter au coparrainage de la résolution devant le Conseil de sécurité qui demande le retrait des troupes Syriennes du Liban.
Pourquoi pas? Et pourquoi ne profiterait-on pas de cette implication pour légitimé encore plus la récente résolution de l'ONU, pour accélérer le processus, pour se rapprocher encore plus des Etats-Unis qui soutienent aussi cette résolution?
Rappelons-nous que le chauffeur de G.Malbrunot et C.Chesnot, Mohammed al-Joundi, était Syrien...

Le lien entre tout çà?
- En septembre 2004, Didier Julia avait affirmé qu'il tentait d'activer ses réseaux chez les ex-baasistes du régime déchu de Saddam Hussein réfugiés à Damas (l'Etat français, bien que contre une invasion de l'Irak, n'est peut être pas prête à assumer qu'elle conserve de bons contacts avec des anciens pontes du régime Hussein).
- L'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, ami personnel de Jacques Chirac, dont l'opposition libanaise soupçonne Damas, "car le degré de sophistication et les moyens mis en œuvre paraissent trahir un Etat et ses services".
- Le GIA (et oui ca faisait longtemps!) entrainerait des terroristes en Syrie. Pour ceux qui ne suivent pas, l'Etat francais pourrait y trouver un intérêt dans l'élimination de certains dangers potentiels concernant la sécurité de son territoire.
- La Russie, qui s'est pourtant mis en froid avec les USA aux sujet du nucléaire Iranien, retrouve le bon vieil argument du terrorisme pour finalement retourner sa veste au sujet de la Syrie et peut-être tenter un ultime rapprochement avec les USA... Plus explicitement, "je te laisse la Syrie, tu me laisses l'Iran".
- Bush a besoin d'un nouvel axe du mal pour légitimer son action contre le terrorisme. La Corée du nord disposant de l'arme nucléaire et étant soutenue par la Chine, il ne reste plus que l'Iran et la Syrie. Mais l'U.E et la Russie ont posé une option sur l'Iran...

En résumé:
- Recrédibilisons Julia, donnons lui l'importance qu'il devrait avoir et sauvons l'Etat d'un énième proces sur les malheurs de la DGSE.
- Servons-nous de l'implication Syrienne, pour nous rapprocher des Etats-Unis et conférer une plus grande légitimité à la résolution du conseil de sécurité.
- Sauvons Aubenas!