Bande-son: Shakedown - At night

Ca vient petit à petit. Comme tout ce qui se fait, comme tout ce que l'on voit dans nos vies. A force d'être là, présents, ces choses, ces événements. On les vie mais on n'y fait plus attention. Nous vivons dans une bulle où il suffit de regarder/penser pour croire que c'est arrivé. Et puis on croit se battre pour une idée ou une autre en oubliant ce qu'est la construction. La consommation n'est pas seulement matérielle, elle est aussi immatérielle. On a multiplié les champs, pensant multiplier les combats et les avancées, mais on ne fait que se disperser et alimenter une source inépuisable de rêves éveillés qu'on appelle notre réalité.

Voilà deux jours j'écoutais à la radio une émission de J.P Coffe. Sujet: la bouffe, pour changer. Cette fois ci, branle bas de combat, haro sur le vilain moche hamburger. Des diététiciens, des gens qui s'occupent des cantines du primaire, des parents d'élèves étaient invités pour parler d'une cantine de puteaux qui, en juin 2004, aurait servi un menu avec hamburger-frites. Scandale. U-na-ni-me. Sur 365 putains de jours, il est, EN FRANCE, impossible de manger un hamburger-frites dans une cantine au nom du sacro saint bonne bouffe à la Française et aussi parce que les zaméricains y zen bouffent et ke c'est pas bien parce qu'ils font la guerre en Irak. Je m'attendais quand même à ce qu'il y en ai un qui modère le débat. Mais non. Parce que, parait-il, en France, on a peur de l'obésité à l'américaine et que depuis quelques années on fait des efforts sur l'équilibre alimentaire, du coup on passe d'une extrème à l'autre au gré des modes, du courant marketing d'un McDo, d'un Total ou d'un José Bové. Ou est notre libre-arbitre? Ou est notre liberté? En viendrions-nous à construire des quartiers à volets rouges, toitures blanches, rideaux bleus, chiens, enfants et noirs interdits? Tout celà parce que d'après une étude scientifique les volets bleus donnent le cancer quand le soleil se trouve a 45° au-dessus de la maison.
Sous prétexte d'armes de destructions massives, on va aussi faire la guerre en Irak. Ou sous prétexte qu'en France on a des frontières NBC blindées, on ne donne rien aux populations pour se défendre du nuage de Tchernobyl. Plus simplement, combien de femmes sont terrorisées par l'idée propagée dans 20 ans et Marie-Claire que le sperme contiendrait du sucre (qui fait grossir, rhaaa)?
En France, on aime pas spécialement les États-Unis. Je me demandais alors pourquoi on: mange au McDo, voit des films made in USA, écoute Éminem et Britney Spears, on aime leurs séries TV, aime de plus en plus faire des procès parce que le grille pain qu'on a acheté est bleu alors que sur la publicité et l'emballage il est blanc, parce que le chirurgien qui, après 48 heures de garde, oublie un pansement dans l'abdomen. Au fait, on vous a prévenu que le TABAC TUAIT?
En France, on aime les idées. On en a plein depuis 1789. Et surtout on aime notre liberté. Mais encore plus l'égalité. A outrance. Si bien qu'à demander l'égalité tout azimut on s'emprisonne en sacrifiant notre liberté.
L'hérésie de la démocratie c'est bien de se battre pour un égalité de plus en plus grande. Ah! Ca y est, j'entends les galops stériles des pourfendeurs des moulins libéraux. Ai-je dis qu'il ne fallait pas se battre? Je remarque juste qu'à force de vouloir que tout le monde ait la même chose, on devient uniforme dans notre diversité, lisse dans nos diformités, inactifs dans nos libertés. Tout se verrouille, tout se référence, tout se normalise. Tout est ISO, tout est juridique, tout est de verre et d'acier, transparent et froid. C'est à notre propre irresponsabilité qu'il faut s'en prendre.
La démocratie souffre de grandir avec des parents-enfants.

Il y avait de l'idée dans le premier Matrix...